Chen-Huei Sun
Frame - Installation - 2005
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 6
Installation
Tout part d'un plan-séquence. Au début, tu ne sais pas. Tu te dis, l'écran est noir, il n'y a rien. Seulement le noir n'est qu'une couche, superficielle et fragile. Sous le noir, il y a l'image. Et l'image bouge, tu vas voir. Assis-toi. Pose tes pieds par terre, et roule. Tu t'aperçois que quelque chose change. Le noir fait toujours écran, mais ne recouvre plus toute l'image : un cache apparaît qui dévoile une cuisse, un sein. Tu te dis alors – tout dépend qui tu es - encore une histoire de mise en abîme, encore une histoire de fesses. Je ne sais pas. Je n'y ai pas pensé, d'ailleurs je n'ai pas écris ce texte. Bref, tout part d'un écran noir parsemé de vignettes, que tu diriges comme bon te semble. Tu peux construire une histoire, ou simplement aller de corps en corps. C'est toi qui vois. Bien sûr, c'est un jeu. Mais pas un jeu vidéo, avec des personnages qui s'affrontent, un parcours, des étapes. Avec des fauteuils d'arcades, des joysticks. Pour moi, c'est plutôt comme une danse. D'ailleurs les modèles, sous l'image, dansent. Je te dis pas de faire comme eux, seulement de les regarder faire, de couler comme ils coulent, ton oeil sur leurs corps, ton corps dans l'image. Tu y es ? Très bien. Tu as l'oeil sur les fesses d'un tel ou le cou d'une telle. Mais tu aimerais en voir plus. Décolle ton oeil et regarde. Autour de toi, les autres. Rapproche toi d'eux, tu verras mieux. Vous verrez mieux ensemble. Peut-être même que vous ferez connaissance, que plus tard vous irez voir d'autres images. Alors, alors, prêtez-vous au jeu. Imaginez autour et baladez-vous dedans, en dansant, en dansant