Armand Morin
Panorama 14 - Installation - 2012
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 14
Installation
Les frontières bougent. Des pays manquent quand d’autres éclatent, des zones se déterminent, s’indéterminent, redessinent des territoires sur des parcelles ensevelies. Des bribes de nouvelles vies s’inventent et balisent d’autres déroutes – entre des météores tombés du ciel et des édifices écroulés, parfois ressortis de sous la terre. Au départ il y avait hier. Les ruines, paysages témoins d’un monde qui tantôt tourne, s’accidente, accélère ou se muséifie. Ce qu’il garde en mémoire régénère sur la carte le tracé d’un parcours qui fera sens – ou non. Par méthode à la fois globale et fragmentaire, Armand Morin va à la rencontre de lieux qu’il dit documenter tout en ouvrant des récits par extraction de matières, de lignes d’écriture du temps et d’histoires corollaires. Les trajectoires s’acheminent vers des sphères télescopées où le mythe côtoie la roche, et où l’œil foule le pas de près. Par des opérations de captures et de mises en fiction, l’artiste engage des traversées en contrepoint guidées par les phénomènes d’érosion, de déplacement ou d’édification. Autant de mouvements et d’échelles d’un réel qui, passé au filtre de ses représentations, se réalise parfois dans le corps d’une œuvre : microcosme à l’écosystème propre érigé d’après nature ou par évocation – au souvenir d’un grand canyon, d’une carrière ou d’un gratte-ciel. Derrière ces espaces-temps démantelés, le fil demeure l’histoire. Celle qui se trame du fin fond de l’Arizona aux banlieues de Miami, de nos architectures post-modernes aux vestiges de Pompéi, sur les surfaces d’expériences – rapportées en creux – d’un être ici et ailleurs en même temps. De l’Histoire fondant nos civilisations comme de celle formant le socle d’une liberté fondamentalement poétique de l’homme. À l’heure où certaines s’écrivent en huis clos, d’autres projettent autant de fables qui dans la pierre, sous les cloches vitrées d’un diorama, ou sur la scène d’un théâtre à l’italienne, un jour se verront balayées par une tempête de sable.
Leïla Quillac
Armand Morin
Né en 1984 à Nevers. Il vit et travaille à Jersey Shore. Diplômé de L’ESBA Nantes en 2007
Expositions
2012 57e Salon de Montrouge, commissariat de Stéphane Corréard, Montrouge C’était pas gai mais pas non plus triste, c’était beau, commissariat de Sextant et Plus, Fondation Van Gogh, Arles
2011 RN137 2, commissariat de Zoo galerie et 40mcube, 40mcube, Rennes Colonial Jelly, commissariat de la Mobylette, Lieu Commun, Toulouse
Production
Remerciements
Richard Campagne, François Bedhomme, Cyprien Quairiat, Francis Bras, Sébastien Cabour, Barbara Merlier, Laurent Delplanque, Nour Eddine Mallem, David Chantreau, Leïla Quillacq, David Rokeby, Eric Prigent, François Bonenfant Arnaud Laporte, Daniel Dobbels, Sarah Mecarelli, Gregory Buchert, Véronique Beland, Thomas Duquet, Pierre-Yves Boisramé, Laura Huertas, Théodora Barat, Bérénice Merlet, Madeleine Vincent-Morin, Jean-Louis Morin, Élie Morin, Claude Lévêque, Olympe Rabaté, Amaury Rémusat, Julien Nédélec, Ernesto Sartori, Alexis Raverdy, Thibaut Espiau, Evor, Lucie Orbie.