Artiste-professeure invitée

2023 - 2024 / 2021 - 2022

Justine Emard

Née en 1987 à Clermont-Ferrand (France)

Justine Emard (née en 1987) explore les nouvelles relations qui s'instaurent entre nos existences et la technologie. En associant différentes technologies de l'image - photographie, vidéo, réalité virtuelle et performance -, elle situe son travail dans un flux alliant la robotique, les neurosciences, la vie organique et l'intelligence artificielle.

Ses œuvres ont été exposées à la Biennale internationale d'art contemporain de Moscou et dans des musées tels que le NRW Forum (Düsseldorf), le National Museum of Singapore, le Moscow Museum of Modern Art, la Cinémathèque Québécoise (Montréal), le Irish Museum of Modern Art (Dublin), le Mori Art Museum (Tokyo), le MOT - Museum of Contemporary Art Tokyo, le Barbican Center (Londres) et le World Museum (Liverpool).

En 2020, elle est en résidence au ZKM, Centre d'Art et des Médias de Karlsruhe, et elle est lauréate de la commande nationale photographique "IMAGE 3.0" du  CNAP en partenariat avec le Jeu de Paume, à Paris.

Justine Emard manipule les images et leurs modalités d'apparition en entrelaçant différents médiums et expériences, depuis 2011. Elle crée des formes empreintes de son rapport au monde, à l'intersection de plusieurs disciplines et champs scientifiques, qu'elle implique et met en scène. Le monde minéral, la vie artificielle, les technologies de perception, l'automatisation et l'apprentissage des machines informent sa pratique artistique et interviennent dans ses œuvres. Elle s'attache à créer des liens inédits entre les êtres et les technologies, dans une perspective poétique et sensible du présent.

De la création d'un dialogue entre un robot androïde et une psychologue (Erika, film de recherche, 2016) à la matérialisation de rêves en impressions 3D (Dreamprints, 2021), en passant par une performance avec un moine bouddhiste (Heavy Requiem, 2019) ou encore un dialogue entre minéral et digital (Exovisions, 2017), ses œuvres génèrent de nouveaux protocoles, entre virtuel et réel. Les processus de création qu'elle développe prennent leur origine dans des captations encéphalographiques, des systèmes de programmation particuliers, des scans en trois dimensions et les bases de données qu'elle élabore, en collaboration avec des laboratoires scientifiques.

Ses dispositifs ont pour point de départ des expériences de deep-learning non supervisées (apprentissage profond) et de dialogue entre l'humain et la machine. Dans Co(AI)xistence (2017), elle met en scène une première rencontre entre deux formes de vies différentes : un danseur/acteur et un robot humanoïde, animé par une forme de vie primitive, une intelligence artificielle programmée par le laboratoire de Takashi Ikegami (Université de Tokyo), dont l'incarnation humanoïde émane du laboratoire de Hiroshi Ishiguro (Université d'Osaka). Grâce à un système complexe de réseaux neuronaux, son dispositif génère un apprentissage réciproque entre l'humain et la machine, pour tenter de définir de nouvelles perspectives de coexistence.

Le phénomène de l'émergence est central dans sa pratique, en s'attachant à l'apparition de nouvelles altérités. Dans Supraorganism (2020), elle anime une installation composée de sculptures en verre robotisées, grâce à un système de machine learning élaboré à partir de données collectées dans une colonie d'abeilles. Le caractère non prédictible du système nous amène à vivre une expérience singulière. La lumière et le son de ce nouvel être organisé réagissent en symbiose, tout en se surprenant et s'entrechoquant dans une constellation structurée, organique et flottante. De cet ensemble émane une forme d'intelligence collective : un supraorganisme prend vie, générant lui-même de nouvelles images, issues des ombres et reflets projetés dans l'espace-temps de l'installation.

En 2021, elle s'intéresse à l'origine des images : depuis leur apparition pariétale, à l'aube de l'humanité, jusqu'à leur naissance dans notre imaginaire et notre cerveau, à la surface même du cortex visuel. À partir de captations encéphalographiques, elle nous invite à entrer en contact avec les images enfouies au plus profond de nous-mêmes, en prenant conscience de leur existence.

Biographie

Justine Emard vit et travaille à Paris.

Ses œuvres explorent les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie. 

En associant les différents médiums de l’image – de la photographie à la vidéo et à la réalité virtuelle — elle situe son travail au croisement entre les neurosciences, les objets, la vie organique et l’intelligence artificielle. Ses dispositifs prennent pour point de départ des expériences de deep-learning (apprentissage profond) et de dialogue entre l’humain et la machine. Depuis 2016, elle collabore avec des laboratoires scientifiques au Japon. En 2017, elle a été lauréate de la résidence hors-les-murs de l’Institut français à Tokyo.

Son travail a été exposé dans des musées tels que le NRW Forum (Düsseldorf), le National Museum of Singapore, le Moscow Museum of Modern Art, l’institut Itaú Cultural (São Paulo), la Cinémathèque québécoise (Montréal), le Irish Museum of Modern Art (Dublin), le Mori Art Museum (Tokyo), le MOT Museum of Contemporary Art Tokyo, le Barbican Center (Londres), le World Museum (Liverpool), la Fondation Pernod Ricard (Paris), le CNES – Centre national d’études spatiales (Paris), le musée du Louvre-Lens et le ZKM, Centre d’art et des médias (Karlsruhe). Elle participe à des biennales internationales comme la Biennale internationale d’art contemporain de Moscou (Russie), la Triennale de Tongyong (Corée du Sud), la Biennale de Karachi (Pakistan) et la Biennale de Chengdu (Chine). Ses œuvres font partie de collections nationales et internationales.

En 2020, elle a été lauréate de la commande nationale photographique "Image 3.0" du Centre national des arts plastiques (CNAP) en partenariat avec le Jeu de Paume à Paris. En 2021-2022, puis en 2023-2024, elle a été artiste-professeure invitée au Fresnoy - Studio national des arts contemporains. En 2023, elle a été lauréate de la distinction « 100 femmes de culture » en France. Justine Emard est directrice artistique de l'exposition permanente du pavillon de la France pour la prochaine exposition universelle à Osaka en 2025. 

www.justineemard.com


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